La Voie des Anges
L'adoration des mages
Quel est le sens symbolique des présents et de l'adoration de Mages à la naissance de Jésus?
Rituels et offrandes : Sens et signification
Tout un chacun connaît la référence biblique aux Rois Mages qui, guidés par une étoile, firent route jusqu'à Bethléem et célébrèrent la naissance de Jésus par leur visite.
Depuis ils font partie de nos rites populaires, présents dans la crèche de Noël ou fêtés à l'épiphanie à travers la traditionnelle « galette des rois » par exemple. Cette fête des "Rois-mages" qui a lieu 12 jours après Noél (le 6 janvier) consacre la « manifestation du divin » dans le monde que représente le nouveau-né. C'est d'ailleurs, dans certaines traditions comme en Italie, ce jour-là, et non pas à Noël, que l'on s'offre des cadeaux en commémoration de cette visitation.
Cet épisode de la visitation des Mages n'est relaté que dans un seul des quatre évangiles, celui selon Matthieu :
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » [...]
L'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux jusqu'au moment où, arrivée au-dessus de l'endroit où était le petit enfant, elle s'arrêta. Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent remplis d'une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent. Ensuite, ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent en cadeau de l'or, de l'encens et de la myrrhe. "
Matthieu, II 2.1-11
Qui sont les Mages?
Notons tout d'abord qu'ils sont dits « mages » et non « rois ». Dérivé du grec « magos » et du chaldéen « magnum », lui-même venant des mots « mag », « megh » et « magh » voulant dire "grand" ou "celui qui peut faire", le mot "mage" est le nom donné par les Babyloniens (Chaldéens), aux hommes sages, enseignants, médecins, astrologues, voyants et devins. De cette même racine dériveront les mots « magie » et « magiciens ».
L'art des mages est traditionnel et ancestral, se transmettant de Maître à disciple. Universel, il transcende les frontières des hommes et des religions tout comme le temps. Il est l'art d'apprivoiser les forces naturelles, de dompter les éléments pour agir dans le monde par la connaissance des lois et principes sous-jacents à la réalité.
En Inde, cette connaissance est "Vidya" en sanskrit : la connaissance révélée, la tradition sacrée, Véda, la formule magique.
D'où viennent-ils?
Dans le texte, on les dit venir d'Orient, sans doute de contrées de l'est telles que la Syrie, la Perse, les Indes, pour « se prosterner » devant le « roi » qui vient de naître.
« Se prosterner » est l'action de se pencher jusqu'à terre ou de se jeter par terre à genoux en signe d'adoration, de soumission ou de respect. Il s'agit généralement d'un geste de supplication qui s'adresse à un être supérieur ou à une personne qui exerce un pouvoir ou une autorité sur la personne qui agit ainsi. Les Mages signent par ce geste leur reconnaissance du statut de celui qu'ils honorent de cette manière.
Le « roi » dont il est question est au sens originel "celui qui dirige", c'est le politique qui agit dans le monde. « Rois » et « mages » ont en ce sens cette similarité, les souverains de l'antiquité ayant souvent par ailleurs été l'un et l'autre de concert.
Les Mages ne viennent-ils pas là vénérer le plus grand des leurs, intercesseur entre ciel et terre, entre visible et invisible, entre matière et spirituel, entre Dieu et les hommes ?...
L'offrande des Mages : un rituel symbolique
Le symbole est une langue de Sages qui connaissent les rapports analogiques du visible et de l'invisible et enseignent l'abstrait par le concret. Pour accéder à cette langue, il faut accepter une formation progressive qui est la montée vers le Temple. »
Isha Schwaller de Lubicz
Les cadeaux offerts par les mages sont dits être des « trésors » et ont en premier lieu une valeur matérielle : l'or, l'encens et la myrrhe étaient des matières précieuses et coûteuses que l'on importait de contrées lointaines et que l'on consacrait aux puissants, aux temples et aux pratiques rituelles ou mortuaires.
Cependant ces « trésors » ont également une valeur symbolique : ils représentent la reconnaissance des trois dimensions incarnées par l'enfant-roi :
- la dimension terrestre et royale symbolisée par l'or
- la dimension religieuse et sacerdotale symbolisée par l'encens
- la dimension spirituelle symbolisée par la myrrhe
L'or, symbole solaire et divin par excellence, représente l'astre dispensateur de lumière et de vie. Il est associé à l'élément FEU.
L'encens, utilisé de tous temps en fumigation lors des cultes et cérémonies religieuse, est indispensable dans le temple où un autel lui est consacré. Associé à l'élément AIR, il symbolise, à l'image de sa fumée, l'ascension des intentions et des prières dont il est le véhicule vers le ciel.
Enfin, la Myrrhe, résine d'essence lunaire, est associée à l'élément EAU et porte en elle la symbolique de l'éternité de l'âme. En effet, bien qu'étant elle aussi également utilisée pour les fumigations, elle fut surtout utilisée par les Egyptiens lors des rituels d'embaumement garantissant l'immortalité du Roi-Pharaon.
Ces « trésors » forment ainsi un trio singulier qui nous évoque la Sainte trinité chrétienne (Père, Fils, St Esprit), mais qui rappellera aussi à l'esprit averti celle chère aux Mages : le geste, le verbe et l'intention : un tryptique que l'on retrouve dans tout rituel depuis la nuit des temps.
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