La Voie des Anges
Encens, parfums et aromates
L'Éternel dit à Moïse: Prends des aromates, du stacté, de l'ongle odorant, du galbanum, et de l'encens pur, en parties égales.
Exode 30.34
Parfums des dieux
L'encens est le premier parfum de l'humanité. Il est lié à la découverte du feu et aux odeurs qui se dégagent des matières entrant à son contact. De là sans doute est issu le caractère magique des parfums et des aromates utilisés depuis la nuit des temps lors des cérémonies et des rituels religieux.
En effet, depuis l'antiquité la plus reculée, toutes les religions ont utilisé l'encens. L'encens brûlé durant un rituel religieux établit le lien entre la terre et le ciel.
Le symbolisme de l'encens relève à la fois de celui de la fumée, du parfum et des résines incorruptibles qui servent à le préparer. La fumée d'encens est chargée d'élever la prière vers le ciel.
L'usage de l'encensement, qui est universel, a partout la même valeur symbolique : il associe l'humain à la divinité, le fini à l'infini, le mortel à l'immortel. Les anciennes croyances égyptiennes, comme tant d'autres, modernes ou non, témoignent de la merveilleuse odeur des dieux. Aujourd'hui nous l'appelons "odeur de sainteté" : de nombreux saints avaient la réputation de répandre une douce odeur de leur vivant ou après leur mort.
À tous ceux qui l'aiment et plus particulièrement aux morts, Isis transfère son odeur, ainsi que le faisait Osiris.
Ainsi, l'odeur de l'encens est donc un des parfums des dieux. Il semblerait même que l'encens ait été emporté par Adam depuis le jardin d'Éden.
Usages cérémoniels en Égypte et en Inde
Les égyptiens étaient passés maîtres dans l'art de préparer et d'employer l'encens. La fabrication était un acte sacré effectué lors d'un rite secret, durant lequel les pratiquants psalmodiaient des textes sacrés. Ce rite remplissait une mystérieuse fonction d'ordre et d'harmonie et chargeait certainement le produit d'une force supplémentaire.
Le plus célèbre des encens égyptiens est le Kyphi. La combustion des différentes variétés d'encens formait une partie importante des rites car chaque ingrédient était doté de propriétés magiques et mystiques bien spécifiques. Lors de l'adoration du dieu solaire Râ, les égyptiens brûlaient trois fois l'encens en son honneur tout au long de la journée.
Les hindous ont toujours été de grands amateurs d'odeurs suaves et de tout temps, l'Inde a été célébrée pour ses parfums. Très tôt, ce pays importa des matières thurifères en provenance d'Arabie. Toutefois, l'emploi de substances odoriférantes telles que le benjoin ou autres gommes-résines, graines, racines, fleurs séchées et bois aux douces senteurs remonte plus loin encore.
L'un des ingrédients sans doute le plus populaire et depuis toujours le plus exporté est le bois de santal. La sybille hindoue de Kush s'aide de plantes et des herbes sacrées pour atteindre cet état temporaire d'inspiration divine. Après avoir placé une étoffe sur sa tête, elle inhale leur fumée. Elle est alors saisie de convulsions et tombe inanimée sur le sol. Dans cet état, elle émet ses prophéties.
Dans l'hindouisme moderne, l'emploi de l'encens est assez fréquent. Le culte de Shiva recommande aux prêtres d'en brûler quotidiennement devant la statue du dieu Orissa ou sur une pierre le représentant. Devant l'image de Krishna, sont brûlés le camphre et l'encens.
L'encens est, dans le rituel hindou, en rapport avec l'élément Air. Il est dit représenter la perception de la conscience qui y est partout présente.
Dans l'ancien testament
Dans l'Ancien Testament, les nombreuses références à l'encens démontrent clairement que son emploi dans le rituel juif remonte à la nuit des temps. Des érudits estiment que l'encens était déjà employé dans le rituel judaïque au septième siècle avant notre ère. Une fois adoptée, cette pratique ne fit que s'amplifier au cours des siècles.
Le premier encens n'était composé que de très peu d'ingrédients tels que stacte, onyx, galbanum... Sa préparation par les prêtres était considére avec le même respect que celle du kyphi des egyptiens. Dans l'exode 30, 34-38, il est écrit :
" La fabrication du parfum sacré : Le seigneur dit à Moïse, procure-toi des substances odorantes, storax, onyx, galbanum. Ajoutes-y une quantité égale d'encens pur. Un parfumeur les mélangera avec du sel [...]"
La chrétienté fut lente à adopter l'encens dans ses rites. Pourtant, l'or, l'encens et la myrrhe se placent en tant que symboles de prédilection de l'être et de la vie de l'enfant Jésus. Ainsi, les Rois Mages (voir l'article : L'adoration des Mages) apportèrent de l'orpour symboliser le soleil, le père ou la force du père; ils apportèrent l'encens pour symboliser le fils, le lien entre l'incarné et de divin, le sacrifice, la souffrance et la purification; et ils apportèrent de la myrrhe pour symboliser le Saint-Esprit, l'Éternel... (Extrait : École Lyonnaise de plantes médicinales /1994)
Notons également que myrrhe et aromates étaient utilisés depuis les égyptiens pour la réalisation des embeaumements. Les présents offerts à l'enfant Jésus amènent ainsi dès le début du récit l'annonce de son destin tragique.
Ainsi la tradition rapporte jusqu'à nos jours les vertus et pouvoirs particuliers que l'on attribuait à chaque aromate. Vous trouverez sur la page suivante une liste des aromates les plus courants, leur description, leurs propriétés et leurs correspondances avec les 72 anges de la kabbale.
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